Les relations transatlantiques se sont brutalement tendues,
vendredi. L'objet du contentieux entre Washington et Bruxelles porte sur le déroulement du prochain cycle de négociations visant à libéraliser davantage le commerce mondial qui s'ouvrira à Seattle le 30 novembre au sein de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Le commissaire européen chargé des relations commerciales, le Français Pascal Lamy, a estimé que, compte tenu de l'approche américaine, le «cycle du millénaire» risquait «de ne pas être lancé»: «Nous pensons que l'ordre du jour proposé par les Américains est trop limité pour répondre aux défis actuels.»
Les Européens veulent inclure dans la discussion des questions comme l'investissement ou la concurrence, alors que les Américains voudraient s'en tenir à l'agriculture et aux services. Attaques. De son côté, le commissaire européen chargé de l'Agriculture, Franz Fischler, a vertement répliqué vendredi à la volonté affichée, la veille, par Bill Clinton d'obtenir le démantèlement de la politique agricole commune (PAC). Ces attaques, selon Fischler, «sont une tentative claire des Etats-Unis de détourner l'attention du public de leur mauvaise volonté à inclure dans le nouveau round des secteurs politiquement sensibles aux Etats-Unis».
Dans cette ambiance acrimonieuse, Romano Prodi, le président de la Commission, a pris une initiative pour le moins curieuse. Il a annoncé, vendredi matin, aux quinze chefs d'Etat et de gouvernement réunis en Finlande pour un somm