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Libération

Renault annonce son électrochoc à Nissan.Le français, qui détient 36,8% du japonais, va présenter son plan de redressement.

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publié le 18 octobre 1999 à 1h13

Tokyo, de notre correspondante.

L'heure de vérité pour Carlos Ghosn. Le patron opérationnel de Nissan, ex-numéro 2 de Renault, baptisé «Cost Killer» (sabreur de coûts) depuis la fermeture de l'usine belge de Vilvorde, présente aujourd'hui le plan de redressement de Nissan. «Il y a eu plusieurs plans pour redresser cette entreprise. Aucun n'a marché. C'est notre dernière chance», martèle-t-il depuis qu'il a pris les commandes du deuxième constructeur automobile japonais dont Renault détient, depuis mars, 36,8% du capital.

Tout le monde au Japon s'attend à des mesures «drastiques» comme l'a annoncé Yoshikazu Hanawa, le président en titre de Nissan. Les médias nippons spéculent ces jours-ci sur la mort à petit feu de l'usine de Murayama (3 200 employés), située à une heure de Tokyo. Au total, la capacité de production de Nissan au Japon devrait être réduite de 25% pour être ramenée à 1,5 million de véhicules. Selon le journal Yomiuri d'hier, le plan va se traduire par la suppression de 10 000 emplois d'ici à mars 2003, soit un poste sur quatre dans la maison mère. Avec les filiales, le groupe compte 137 000 salariés, soit l'équivalent de chez Renault. Les suppressions d'effectif seraient réalisées grâce au gel des embauches et à un programme de départs à la retraite anticipés proposé dès 40 ans, du jamais vu dans l'industrie automobile au Japon. Aucun journal n'évoque de licenciements.

Le «plan Ghosn», comme on l'appelle en interne, vise le retour aux bénéfices dans deux ans. Cett