Berlin, de notre correspondante.
La formule claque comme l'annonce d'un nouvel eldorado social: «retraite à 60 ans». Elle tombe à pic pour redonner une patine de gauche au gouvernement de Gerhard Schröder, accusé d'oublier le social dans son nouveau zèle d'austérité budgétaire. Le puissant syndicat IG Metall, père du projet, estime qu'il pourrait libérer jusqu'à 1,5 million d'emplois. Surtout, l'idée a le mérite d'être populaire: plus de 70% des Allemands se disent favorables à la retraite à 60 ans, indiquent les sondages.
«Fonds salarial». Après s'être longtemps montré réticent, le gouvernement allemand s'est donc rallié la semaine dernière à la proposition lancée par le syndicat de la métallurgie: offrir la possibilité (facultative) aux salariés ayant cotisé au moins trente-cinq ans de partir en retraite dès 60 ans (au lieu de 63 actuellement), sans être pénalisés financièrement. Le coût sera supporté par un «fonds salarial» constitué par une retenue de 1% sur les augmentations salariales annuelles.
Le premier problème est que le gouvernement semble ne croire qu'à moitié au projet qu'il est censé défendre. Contrairement aux 35 heures en France, brandies d'entrée comme le projet phare du gouvernement Jospin, l'équipe Schröder a d'abord dénigré l'idée à laquelle elle vient de consentir. Le 6 octobre encore, Gerhard Schröder, devant le congrès de l'IG Metall, objectait que la retraite à 60 ans n'était «pas finançable». Le gouvernement ne s'y est rallié qu'après avoir reçu l'as