Musashi-Murayama, de notre envoyée spéciale
«Tout le monde est sous le choc. On croyait au moins qu'il resterait une ligne de production», confiait hier soir Shigeki Sakai, le secrétaire général de Nissan Roren, le syndicat communiste de l'usine de Murayama dont la fermeture a été annoncée pour 2001. L'usine, située dans la préfecture de Tokyo, emploie 3 000 personnes. «Tous seront reclassés», a promis hier Carlos Ghosn. «Il est très peu probable qu'il y ait un mouvement de grève. Ce n'est pas dans la culture du groupe», ajoute le responsable du plus petit syndicat de Nissan, qui ne compte que 38 adhérents dans l'ensemble du groupe automobile.
Sans illusions. «Il n'y a jamais eu de conflits sociaux chez Nissan pour des problèmes de ce genre. Y compris lors de l'annonce de la fermeture de l'usine Zama en 1993, explique cet ingénieur de formation. Tout dépendra bien sûr des conditions de reclassement des employés, mais si notre syndicat décidait d'une action, il y a très peu de chance que le syndicat majoritaire, issu de la centrale syndicale Rengo, accepte de nous suivre. Ils sont beaucoup trop obéissants!» Chez Nissan, «les responsables syndicaux assument généralement cette tâche comme une étape dans leur carrière. Ils ne feront rien contre la direction», ajoute Tsukasa Haruma, un membre de Nissan Roren, qui, comme les autres ouvriers de l'usine, nourrissait ces derniers temps peu d'illusions sur le sort de son usine.
Haruma travaillait autrefois dans le groupe automobile Prin