Jadis moribonde, et condamnée par un Alain Juppé à la disparition
pure et simple, l'entreprise publique Thomson Multimédia (TMM) fait un come back franchement remarqué sur la scène industrielle et financière. Voilà qu'après deux ans d'un programme de redressement sévère (délocalisation de sa production et réduction drastique des stocks), Thierry Breton, le patron de TMM, prépare l'entrée en Bourse de son groupe. Le PDG, qui a redressé Bull en d'autres temps, a effectivement entamé, hier, la tournée des analystes financiers pour les convaincre que TMM constituait aujourd'hui «un excellent investissement».
Le prix des actions bientôt émises montre que le gouvernement valorise TMM entre 14,6 et 17,5 milliards de francs. L'opération, qui s'adressera aux particuliers comme aux investisseurs institutionnels, prévoit la création de 29 millions d'actions nouvelles, dont le prix de vente sera situé entre 118 et 140 francs. L'augmentation de capital, prévue pour préparer cette entrée boursière, devrait s'élever à près de 4 milliards de francs. Le français Alcatel, l'américain Microsoft et le japonais NEC, déjà présents dans le tour de table, y participeront. Seul l'américain DirectTV, aux prises avec un endettement excessif, ne souscrira pas de nouvelles actions. L'Etat, qui devrait garder 51,7% du capital, a déjà renfloué Thomson Multimédia en apportant 10,9 milliards de francs.
La direction, conduite par Thierry Breton depuis 1997, s'est attachée à rétablir la profitabilité d'un group