Menu
Libération
Analyse

Un gros Vilvorde à la japonaise. Le groupe français applique au constructeur une méthode rodée en Europe.

Article réservé aux abonnés
publié le 19 octobre 1999 à 1h15

«C'est Vilvorde au carré!» L'exclamation d'Emmanuel Couvreur,

responsable syndical CFDT de Renault, dit bien l'ampleur de la restructuration engagée par Carlos Ghosn chez Nissan. Et, effectivement, les similitudes ne manquent pas entre les mesures que l'ex-numéro 2 de Renault avait appliquées dans le groupe français en 1996 et les mesures annoncées hier.

Sur le côté industriel d'abord. Le plan Ghosn est composé des mêmes ingrédients: parvenir à un plan de charge de 80% pour les usines de montage, contre un peu plus de 50% actuellement; l'argument avait déjà été évoqué, en 1996, par Louis Schweitzer pour justifier la fermeture de l'usine belge. «Nos usines doivent être bien chargées pour fonctionner correctement», disait-il. En parallèle avec la fermeture de Vilvorde, le management de Renault annonçait un vaste plan d'économie de 20 milliards de francs. Comme pour les usines, Carlos Ghosn a, là aussi, remonté le curseur: c'est l'équivalent des 50 milliards de francs que le groupe nippon doit «épargner» dans les trois années à venir. Dans le même temps, les salariés de Nissan vont connaître les joies de la promotion sur la «seule base de la performance», de l'intéressement et, pour les cadres de haut niveau, des stock-options.

Les sous-traitants seront eux aussi soumis aux méthodes Renault. A l'avenir, place aux partenaires: seuls ceux qui sont «globaux» pourront accéder aux bureaux d'études de Nissan; les autres fournisseurs sont condamnés à perdre la relation directe avec le co