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Le monde du travail japonais vu par un Français immigré.«Les trois types d'employés à vie»...

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publié le 20 octobre 1999 à 0h58

Pierre-Alain Szigeti, 43 ans, a résidé au Japon neuf ans. Il a

travaillé d'abord chez le plus grand imprimeur du pays puis à la revue Morning, un magazine de manga d'une des trois principales maisons d'édition japonaises. Il a réalisé, dans le cadre de l'Année de la France au Japon, un projet qui lui tenait particulièrement à coeur: une grande exposition de planches de bandes dessinées françaises: «J'ai mis 9 ans à y arriver!» dit celui pour qui «le Japon est comme une drogue. Malgré les années, on est surpris tous les jours par quelque chose de nouveau». Témoignage à la première personne. «En venant au Japon en 1989, je ne pensais pas y rester plus de cinq ans, mais les circonstances, le salaire, le confort et les habitudes m'ont accordé quatre années supplémentaires. Je viens de quitter ce pays. Je ne suis ni déçu, ni amer. Au contraire, j'aime le Japon, même si la vie n'y est pas toujours enchanteresse. Les étrangers blancs sont ou étaient jusqu'à présent des rois. Ils disposent de la plupart des droits des Japonais, et ne sont pas soumis aux multiples obligations qui forment leur quotidien. En cela, le Japon est un havre. Dans la vie en entreprise, à regarder rétrospectivement, je vois deux tiers d'épanouissement pour un tiers de contraintes difficilement supportables.»

«En neuf ans, je n'ai jamais entendu quelqu'un crier»

«Ce que j'ai apprécié par-dessus tout, c'est de ne jamais avoir entendu "c'est pas mon travail. Pour préserver l'harmonie, les tâches de chacun sont dé