Big Thomson is watching you. L'usine Thomson Daimler Aerospace de La
Ferté-Saint-Aubin (Loiret), spécialisée dans l'armement, semble être aussi à la pointe de la technologie en matière de surveillance des militants syndicaux. Armelle Bruand, déléguée CGT, en sait quelque chose. En juillet, elle découvre qu'un lampadaire du parking de l'entreprise cache une caméra de surveillance. Le lampadaire jouxte les fenêtres de la permanence syndicale. D'après le constat de l'inspection du travail, l'engin est suffisamment performant pour pouvoir zoomer, depuis le poste de garde, sur des documents posés sur les tables des locaux syndicaux de la CGT et de la CFDT. «Cette caméra a été installée sans qu'on consulte au préalable le comité d'établissement, donc en toute illégalité», s'indigne Armelle Bruant. «Secret défense». L'inspection du travail, puis la Cnil (Commission nationale informatique et libertés), saisies par la CGT, ont demandé le retrait de la caméra. Refus de Thomson qui, selon la CGT, met en avant des raisons de sécurité et menace même de déplacer les locaux. En prime, la direction a entamé une procédure de licenciement à l'encontre d'Armelle Bruand. Motif: la déléguée syndicale aurait révélé à la presse «des informations protégées par le secret défense». En clair, pour Thomson, l'emplacement d'une caméra sur le parking d'une de ses usines relèverait du secret défense. En fait, la militante a l'habitude des procédures de licenciement, puisqu'elle en est à sa troisième. «E