Où va Dassault? Pour l'instant, il ne le sait pas. Serge Dassault
réfléchit. Enfermé dans son hôtel particulier du rond-point des Champs-Elysées, à Paris, le patron du groupe d'aviation est en train d'essayer de trouver un avenir à ses avions de combat, à ses avions civils et accessoirement à lui-même. La fusion annoncée la semaine dernière du français Aérospatiale-Matra et de l'allemand Dasa trouble en effet davantage encore une stratégie qui était, au mieux, très floue, au pire inexistante. Et il va devoir réagir vite car sa situation est devenue difficilement tenable: Aérospatiale-Matra détient 46% de Dassault Aviation et Dasa participe à la construction de l'Eurofighter, grand concurrent de son programme phare, l'avion de combat Rafale. Sans compter que Serge Dassault aura 75 ans en avril, une date qui marquera la fin de son mandat, et que rien n'est encore prévu pour assurer sa succession.
«Il n'y a pas le feu», notait pourtant hier Charles Edelstenne, vice-président du groupe, chargé des affaires économiques et financières. «Aujourd'hui, quelle que soit la composition du capital et quels que soient les mouvements stratégiques en cours, la table est mise sur le plan concurrentiel, les matériels sont là et les marchés aussi"» En d'autres termes, Dassault a réussi à se faire financer son Rafale, qui est désormais instoppable et qui sera acheté quoi qu'il arrive par l'armée française (61 appareils ont déjà été commandés sur un total de 294 prévus). Pour lui, c'est l'essenti