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35 heures. Césure générationnelle chez Cap Gemini. Les jeunes ingénieurs semblent se moquer de la réduction du temps de travail.

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publié le 25 octobre 1999 à 1h19

Au pied de la tour Cap Gemini à La Défense, les files d'attente

s'allongent. Vendredi, 1 800 salariés de l'entreprise de services en informatique (qui en emploie 13 000 en France) sont venus signer un texte pour l'application rapide des 35 heures. Une réussite pour l'intersyndicale maison (CFDT, CFE-CGC, CGT, CFTC, FO) qui a décidé d'ouvrir les hostilités sur la réduction du temps de travail. «Le premier projet présenté en juillet par la direction était scandaleux, explique René Barbot, de la CFDT. Mais, depuis, de réunion en réunion, on sent que la direction est prête à faire un effort. On garde espoir d'avoir une réduction du temps de travail profitable pour les salariés et pour l'emploi.»

Ennemi inattendu. Tout serait donc rose chez les informaticiens: ils répondent présents pendant les grèves, la direction n'a pas l'air contre les 35 heures, les syndicats font, pour le moment, front commun. Seulement, la baisse du temps de travail a un ennemi inattendu: une partie des informaticiens à qui elle doit profiter. «Dans mon équipe de développeurs de projet, on est deux à attendre avec impatience les 35 heures. Les autres sont prêts à faire 80 heures par semaine, pour aller plus vite, plaire au client et gagner encore plus de blé.» Etienne est arrivé chez Cap Gemini il y a trois mois. Ingénieur en informatique, il a trouvé facilement du travail et en a profité pour négocier un bon salaire. Il fait pourtant figure d'exception parmi les jeunes ingénieurs.

«Quand on est informaticie