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Libération

La Corée redémarre très fort et trop vite.La croissance éclipse la réforme nécessaire des conglomérats.

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publié le 25 octobre 1999 à 1h19

Séoul envoyée spéciale

On se croirait boulevard Haussmann à Paris en pleine période de Noël. Le trafic est bloqué dans le centre de Séoul. Bravant la pluie battante, les passants se fraient un chemin entre les voitures, attirés comme des mouches vers les grands magasins. Nous sommes à la veille de Chusok, la fête de la récolte. Traditionnellement, une fête que les Coréens passent en famille et célèbrent par des échanges de cadeaux.

«Optimistes de nature». Au rez-de-chaussée du magasin Lotte, les vendeuses s'activent avec frénésie pour confectionner des paquets-cadeaux. La queue devant le stand bloque l'entrée du grand magasin. «Pendant la semaine précédant Chusok, nos ventes ont fait un bond de près de 40% par rapport à la même période de l'an dernier!» se réjouit-on. «Le contraste est saisissant entre le paysage actuel et celui d'il y a un an. A l'époque, on avait le sentiment que la Corée aurait encore beaucoup de mal à se relever du séisme financier de décembre 1997», confirme un homme d'affaires européen résidant en Corée depuis près de vingt ans. «Les Coréens se sont remis à consommer. Dans le luxe, les ventes progressent de 20 à 40% par rapport à l'an dernier. La confiance est revenue très vite. Les Coréens sont optimistes de nature. Ils ne doutent jamais très longtemps.»

Depuis six mois, l'amélioration de l'économie est incontestable. Miraculeuse pour certains. «Elle se voit dans la réduction des stocks des entreprises, dans leur plus grande facilité à se refinancer gr