Londres de notre correspondant
Hier, à Londres, Jacques Nasser, le grand patron du groupe automobile américain Ford, a passé toute la journée à écouter syndicalistes et victimes du racisme à l'usine de Dagenham, en Angleterre. Nasser, un Australien d'origine libanaise, a avoué avoir été lui aussi victime du racisme tout au long de sa carrière à Ford et a promis de tout faire pour rétablir la réputation de son entreprise.
L'affaire de racisme à Dagenham, la principale usine du groupe en Grande-Bretagne, a éclaté au grand jour le mois dernier après qu'un ouvrier d'origine indienne a gagné son procès contre Ford. Sukhjit Parma a raconté qu'il avait enduré, pendant des années, un enfer d'attaques racistes et de menaces de la part de ses collègues et contremaîtres blancs, dont la plupart étaient syndiqués. Ses fiches de paie étaient régulièrement barrées d'un «paki», un terme péjoratif donné aux personnes originaires du sous-continent indien par les Anglais. Ses collègues lui montraient des photos de membres du Ku Klux Klan et, plusieurs fois, il a été victime de menaces de mort.
En cabine de punition. Parma, âgé de 34 ans, a été aussi forcé de travailler dans une cabine de peinture, appelée «the punishment cell» (la cellule pour les punitions) sans masque ou combinaison de protection. Au cours du procès, l'ouvrier a expliqué que la direction, au courant de ses pratiques, a laissé faire.
Ford a reconnu ses responsabilités et a limogé un ouvrier et sanctionné un autre. Des dommages et