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Libération

Le prodige Embraer sous l'aile française. L'aéronautique nationale prend 20% de l'avionneur brésilien.

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publié le 26 octobre 1999 à 0h58

Rio de notre correspondant

Les mousquetaires de l'aéronautique français (Matra, Dassault, Thomson et Snecma) ont annoncé, hier, leur entrée dans le fleuron de l'industrie brésilienne, l'avionneur Embraer. Les français acquièrent ensemble 20% de l'entreprise de São José dos Campos dont ils deviennent les «partenaires stratégiques». Le contrôle de l'entreprise restera aux mains de la banque brésilienne Bozano Simonsen et des fonds de pensions locaux Sistel et Previ. Ces actionnaires, qui détiennent 60% du capital ­ le reste étant coté en Bourse ­, sont liés entre eux par un pacte jusqu'en 2007.

Les français coiffent sur le poteau les autres prétendants comme British Aerospace. Minoritaires, ils participeront au développement des nouveaux projets de Embraer. Et, si l'on en croit Christian Pierret, secrétaire d'Etat à l'industrie, il n'est pas exclu «dans un futur relativement proche qu'ATR (filiale d'Aerospatiale-Matra et de l'Italien Alenia) puisse se rapprocher d'Embraer dans le cadre d'une société commune».

L'avion en pointe. Embraer avait un besoin urgent de s'allier à plus gros que lui pour digérer sa réussite fulgurante. Criblée de dette et privatisée (bradée, disent les syndicats) en 1994, l'entreprise brésilienne a, depuis, connu un envol étourdissant dans la foulée d'un petit avion, en forme de cigare au nez pointu, très stable et techniquement impeccable: le EMB 145. Ce petit jet de 45 places s'est attaqué à un grand marché, l'aviation régionale, et a bousculé un géant,