Rome de notre correspondant
Rebaptisée «la mère des privatisations italiennes», la cession de la première tranche (20%) de l'Enel, «l'EDF italienne», a débuté hier en fanfare. Près de quatre millions de petits épargnants auraient annoncé leur intention de participer à l'opération. A tel point que le ministre du Trésor italien, Giuliano Amato, devrait décider l'augmentation de la part de capital à privatiser. En attendant, et au terme de l'offre publique de vente qui s'achèvera vendredi, l'Enel deviendra la principale entreprise cotée à Milan, devant l'ENI, et avec une capitalisation boursière représentant cinq fois celle de Fiat. Jamais auparavant Rome n'avait mis d'un coup sur le marché un tel volume d'actions. Rien qu'avec les 20% du capital privatisés, l'Etat italien devrait encaisser 23 000 milliards de lires (80 milliards de francs), soit un tiers de plus que lors de l'autre grande dénationalisation, celle de Telecom Italia.
En cinq ans, le déficit du budget italien a été réduit, grâce à une vague de privatisations de 440 milliards de francs. Une véritable bouffée d'oxygène pour des finances publiques à l'agonie et sans laquelle l'Italie n'aurait pu respecter les critères de Maastricht. D'ici fin novembre, le holding public IRI devrait poursuivre cette campagne de privatisation, en cédant le contrôle de la société des autoroutes à un groupe d'entreprises emmené par Benetton.
Contraints par Bruxelles de faire descendre, d'ici 2003, les capacités de production électrique de