L'impatience le dispute à l'angoisse pour les salariés d'Orangina.
Voilà deux ans qu'ils sont en vente avec leur entreprise, et à quelques semaines d'une nouvelle échéance capitale, ils en sont toujours à examiner différents scénarios plus ou moins catastrophes.
Après bien des pérégrinations, le dossier Orangina-Coca réapparaît en effet sur le bureau de Dominique Strauss-Kahn. Le conseil de la concurrence met la dernière touche à un avis qui doit aider le ministre des Finances à prendre cette décision sans cesse reportée: doit-il autoriser la multinationale d'Atlanta à racheter la petite bouteille ronde nationale? S'agissant de deux entreprises privées, Strauss-Kahn ne peut s'opposer à la vente que pour un seul motif: l'opération serait de nature à perturber le jeu de la concurrence sur le marché des boissons gazeuses sans alcool, et à placer Coca-Cola en position dominante en France. Pour se tirer d'embarras, DSK n'a cessé d'expliquer qu'il se conformerait à l'avis du conseil. Cependant, les gendarmes de la concurrence risquent de faire dans la nuance, quitte à laisser DSK face à ses responsabilités. La peur Coca. Orangina, propriété de Pernod Ricard, fait figure de symbole. La pétillante bouteille s'est taillée une place de choix sur le marché des sodas où elle arrive au second rang" derrière Coca. La France est même le seul pays au monde où Coca n'a pas réussi à s'imposer en exclusivité dans les McDonald's, et a dû accepter qu'Orangina y cohabite avec son Fanta. Seulement