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Banques: les cadres ne font plus crédit à la direction.Ils critiquent la dégradation du dialogue social.

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publié le 27 octobre 1999 à 1h22

«En tant que femme, je suis choquée par la suppression du congé de

maternité de six mois sans solde. La direction veut clairement revenir sur des avantages sociaux négociés après guerre.» Ces mots ne sont pas ceux d'un syndicaliste bouffeur de patrons. Ils appartiennent à Sylviane, 49 ans, cadre non syndiquée à la BNP. Dans l'entreprise depuis vingt-cinq ans, elle regrette la «dégradation du dialogue social» marqué, selon elle, par la dénonciation «brutale», en février 1998, de la convention collective par l'Association française de banques (AFB). Charge. Le patronat a en effet réussi l'exploit de fédérer un front syndical désuni par la négociation sur la réduction du temps de travail. Jusqu'à l'annulation fin septembre de l'accord de branche sur les 35 heures par le tribunal de grande instance de Paris; le SNB-CGC, favorable au texte, faisait cavalier seul. Depuis, le syndicat de cadres n'est plus aussi chaud pour s'entendre avec l'AFB et s'est rapproché de manière spectaculaire de l'intersyndicale (CFDT, CFTC, CGT et FO). Au point de cosigner un document charge intitulé Projet AFB: la cohérence du vide. L'enjeu est de taille. Si aucun accord sur une nouvelle convention collective n'intervient entre les partenaires sociaux avant le 31 décembre, les 200000 salariés du secteur bancaire se retrouveront sans autre protection collective que le simple code du travail. Autant dire qu'ils ont beaucoup à perdre. D'où un début de mobilisation depuis le 26 octobre, qui devrait mont