Incapable de lutter contre la concurrence des jeux vidéo et des
copies made in Asia, Meccano, fabricant de jeux de construction centenaire, s'apprête à licencier un tiers de ses salariés. En tout, 82 emplois devraient être supprimés sur un total de 222. Le plan social a été discuté hier après-midi par le comité d'entreprise au site de production de Calais (Pas-de-Calais). Treize emplois pourraient cependant échapper à la charrette de licenciements grâce aux 35 heures. Sous réserve d'accord entre patronat et CGT, le seul syndicat. «Le personnel se déterminera vendredi sur la marche à suivre», indique André Sgard, délégué CGT et secrétaire du CE.
Ce projet de restructuration n'est pas franchement une surprise. Il intervient six mois après que l'entreprise, en état de faillite virtuelle, a été rachetée par Renaissance Investissement, un groupe américain spécialisé dans la reprise d'entreprises en difficulté. Les 45 millions de francs injectés par le nouvel actionnaire n'auront pas suffi à enrayer le déclin de Meccano, qui, en deux ans, a vu son chiffre d'affaires chuter de moitié. Le choc a été particulièrement rude aux Etats-Unis, où, il y a à peine six ans, l'entreprise réalisait 45% de son activité. Contre à peine 7% l'an dernier. Explication: l'industriel ne s'est jamais remis de la redoutable concurrence de Steelteck. Le groupe américain s'est inspiré du style Meccano tout en fabriquant ses produits en Chine à très bas prix. Surtout, l'engouement croissant du grand publ