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Libération

L'emblématique marché israélien.La compagnie El Al devrait annoncer son choix aujourd'hui.

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publié le 28 octobre 1999 à 1h22

Jérusalem de notre correspondant

Synagogue volante d'un côté, sculpture évolutive de l'autre. Boeing et Airbus ne reculent devant rien pour conquérir le marché israélien. Les deux géants de l'aéronautique livrent une véritable guerre de communication à coup de sponsoring, de trouvailles et d'effets d'annonce. Ces dernières semaines, l'européen courtisait le public religieux, rabbins en tête, alors que l'américain visait davantage la clientèle laïque et branchée.

Le consortium européen a cependant proposé d'aménager gratuitement, dans la soute de ses appareils, un salon de «prière» avec les rouleaux de la Torah fixés à un gyrocompas, afin de montrer toujours la direction de Jérusalem. Le mois dernier, son rival finançait une exposition plutôt frigorifiante aux pieds des remparts de la Ville sainte: d'immenses blocs de glace, oeuvre d'un artiste de Seattle, acheminés à grand frais d'Alaska, ont mis plus d'une semaine à fondre sous le soleil méditerranéen.

La bataille, qui devrait trouver son épilogue aujourd'hui, semble démesurée par rapport à l'enjeu: l'achat par El Al, la compagnie nationale israélienne, de trois ou quatre moyen-courriers pour une valeur estimée entre 350 et 400 millions de dollars (de 2,1 à 2,4 milliards de francs). Jusqu'à la dernière minute, les deux concurrents ont fait baisser les enchères au point de s'accuser mutuellement de «braderie». A deux reprises, l'acquéreur a retardé son verdict à la lumière de nouvelles offres.

El Al n'est pas un client ordinair