Menu
Libération

Le nez d'Airbus dans les niches de Boeing. Après l'Angleterre et Taiwan, Israël est tenté par le changement.

Article réservé aux abonnés
publié le 28 octobre 1999 à 1h22

Entre Airbus et Boeing, le coeur d'El Al balance: pour la quatrième

fois depuis lundi, le conseil d'administration de la compagnie israélienne a reporté, hier soir, à aujourd'hui une réunion qui devait décider de son choix pour l'achat de quatre nouveaux moyens courriers (lire ci-contre). Il n'y a pas si longtemps, il aurait suffi d'un coup de fil du président des Etats-Unis pour que l'américain Boeing emporte un tel contrat. Avoir réussi à gripper ce système politico-commercial est une des grandes prouesses d'Airbus. Désormais, El Al tergiverse, se tâte, dit oui, puis non, avant de reporter sa décision. Ce simple embarras est déjà une victoire du constructeur européen.

On peut reprocher beaucoup de choses à Airbus, son organisation ­ donc sa désorganisation ­, son opacité et sa complexité, on ne peut que lui reconnaître le mérite d'avoir fait basculer radicalement le rapport de forces avec Boeing. Pour la première fois, Airbus a doublé Boeing sur les neuf premiers mois de 1999, et s'en prend désormais directement à ses chasses gardées. Ce fut d'abord British Airways (dont la flotte n'était jusque-là composée que d'appareils américains), puis China Airlines, puis El Al" Sa stratégie s'appuie sur une observation politique des marchés. L'administration Clinton mégote son soutien au gouvernement taïwanais? Airbus s'engouffre dans la brèche et décroche en août une commande de 12 A 340 auprès de la taïwanaise China Airlines, malgré les interventions de politiciens américains. Les