C'est le rapport qui met le feu au secteur de l'énergie en France.
Remis hier au Premier ministre par la députée socialiste Nicole Bricq, il préconise ni plus ni moins d'ouvrir le capital de l'établissement public Gaz de France (GDF), y compris au privé. De quoi mettre en émoi la CGT de l'énergie et la majorité plurielle. Dès hier soir, Denis Cohen, secrétaire de la fédération CGT de l'énergie, se préparait «à la riposte», si d'aventure le gouvernement suivait les propositions de la députée. Certes, il ne s'agit que d'un rapport, convient-il, mais «la vie nous a appris que la première étape d'une discussion influe sur la suite du débat».
De fait, le syndicaliste peut se faire du souci. Le rapport Bricq est au coeur des discussions qui mêlent aujourd'hui gaziers, électriciens, pétroliers et pouvoirs publics. Le gouvernement doit adopter en décembre un «projet de loi de transposition» de la directive européenne libéralisant le secteur du gaz européen, sur le mode de ce qui est en cours pour l'électricité. Ce qui signifie que GDF n'aura plus le monopole de l'achat et de la distribution de gaz en France. Christian Pierret, secrétaire d'Etat à l'Industrie, préférerait un texte minimal qui dérange le moins possible à gauche. Mais d'autres soutiennent que le changement est obligatoire, vu les bouleversements en cours sur le marché du continent.
Alliance. Charles Fiterman, ex-ministre communiste aux Transport et auteur d'un rapport sur le sujet pour le Conseil économique et social, réc