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Libération

La mondialisation s'arrète à Porto Alegre.Ou comment la ville brésilienne a fait plier Carrefour.

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publié le 2 novembre 1999 à 1h45

Rio de Janeiro, de notre correspondant

A Porto Alegre, dans le sud du Brésil, Carrefour va construire une crèche et une avenue, restaurer les canalisations d'un ruisseau souterrain, installer des échoppes pour 40 petits commerces, soutenir financièrement un centre de formation pour les employés du commerce local et livrer ses poubelles à une coopérative de traitement de déchets. Le distributeur français n'y joue pas les philanthropes, ni ne cherche à se lancer dans de nouvelles activités. Leader du marché brésilien, l'entreprise a simplement dû se plier aux exigences de la mairie de la capitale de l'Etat du Rio Grande do Sul. Cet irréductible bastion de la gauche rouge tropicale s'est ainsi lancé dans la lutte contre la «recolonisation» du Brésil, selon l'expression du maire Raul Pont. A quelques semaines du sommet de l'OMC (Organisation mondiale du commerce) de Seattle, cette initiative offre un exemple d'une alternative négociée entre un pouvoir local et une multinationale.

Donnant Donnant. Raul Pont est scandalisé par les facilités que le gouvernement Cardoso offre aux entreprises étrangères. Il cite le cas de AES. A l'occasion d'une privatisation qui a eu lieu la semaine dernière, ce géant américain de l'électricité a acquis une importante compagnie de distribution de São Paulo, avec la garantie que la moitié de son investissement serait versée par l'Etat fédéral brésilien via la banque de développement BNDES. «Une telle opération est impensable en Europe, déclare Pont à L