Le lobby nucléaire et le gouvernement allemands ont décidément du
mal à se trouver des atomes crochus. Les firmes énergétiques menacent de porter plainte devant la Cour constitutionnelle en cas d'adoption d'une loi sur l'abandon du nucléaire qui ne leur conviendrait pas. «Le gouvernement devrait se demander s'il a besoin d'une telle confrontation avec les industriels, surtout lorsqu'il tente en même temps de négocier avec le patronat un pacte pour l'emploi», a déclaré Otto Majewski, président de la Fédération des producteurs d'énergie nucléaire en Allemagne.
Dès son arrivée au pouvoir en octobre 1998, la coalition entre les sociaux-démocrates et les Verts s'était imposé un an pour négocier avec l'industrie nucléaire l'abandon définitif de l'énergie atomique. Mais les discussions ont jusqu'à présent buté sur le refus des industriels de revenir sur la durée de vie des centrales, qu'ils estiment à au moins 35 ans. D'où la menace brandie par le ministre de l'économie, Werner Müller (sans étiquette), de recourir à la loi si aucun accord avec les groupes énergétiques n'intervenait avant la fin de l'année. Le parti écologiste du ministre de l'Environnement Jürgen Trittin demande l'arrêt d'au moins une des 19 centrales nucléaires allemandes d'ici à la fin de la législature, en 2002. Il est également favorable à une durée de vie maximale de trente ans pour les réacteurs. Otto Majewski, inflexible sur la question de la fermeture des centrales, estime que Trittin «n'était pas digne de c