A la Banque de France, on attend le passage à l'an 2000 avec une
sérénité de bon aloi. Dans les salons de l'hôtel de Toulouse, on susurre que «le risque systémique est minime». En interne, un PC opérationnel suivra le déroulement des opérations 24 heures sur 24, du 31 décembre 8 heures au 3 janvier 20 heures. En externe, la Banque de France pilotera une cellule de veille chargée de centraliser les alertes sérieuses. «Les principaux groupes bancaires devront répondre plusieurs fois pendant le week-end à une liste de questions sur leur situation.» Au-delà de l'Hexagone, la cellule fournira toute information utile sur la place de Paris. La Nouvelle-Zélande, premier pays à passer le cap fatidique, devrait ainsi partager de précieuses données avec les autres places bancaires. Le bug n'a qu'à bien se tenir.
Un système infaillible? A en croire les éminences grises de la Banque de France, seul un impondérable (panne d'électricité) ou des ratés imputables aux économies «arriérées» du tiers monde pourraient gripper cette belle mécanique. Si soucis il y a, ils devraient plutôt concerner la demande de billets. Traditionnellement, les fins d'année sont propices à une inflation de retraits aux guichets automatiques. «Dans la pire des hypothèses, le gonflement de la demande de billets consécutif à l'an 2000 atteindrait 73 milliards de francs au cours des quinze derniers jours de l'année.» En temps normal, les ménages français retirent 1 milliard de francs par jour, soit une quinzaine enviro