Genève envoyés spéciaux
Une rencontre entre José Bové et Mike Moore, entre le paysan du Larzac anti-McDo, personnage symbole du combat contre la mondialisation, et le directeur général de l'Organisation mondiale du commerce, chantre du libre-échange. Lorsque nous avons, à tout hasard, suggéré l'idée aux services de l'OMC, nous ne nous attendions guère à une réponse positive. Surprise, Mike Moore accepta de bon coeur. La rencontre s'est déroulée hier matin, entre 8 h 15 et 9 h 15, dans le bureau du patron de l'OMC, au bord du lac Léman, à Genève. José Bové avait apporté un roquefort en guise de cadeau (1), Mike Moore, une bouteille de vin néo-zélandais. Manifestement ravi de la situation, Moore a tapé sur la cuisse du Français à plusieurs reprises, en riant. Malin, Bové a aussitôt amadoué le Néo-Zélandais en lui racontant, en anglais, ses hauts faits passés autour de l'atoll de Mururoa, dans les Zodiac de Greenpeace, lorsqu'il militait contre les essais nucléaires dans le Pacifique. Moore lui a alors montré quelques objets indigènes de la région. Puis la discussion a commencé. Volontairement, nous sommes intervenus le moins possible.
José Bové, pourquoi êtes-vous anti-OMC?
J. B. L'objectif du mouvement international auquel nous participons n'a pas pour objectif d'exiger la suppression de l'OMC. Ce que nous demandons c'est un véritable contrôle citoyen de l'OMC. Le marché existe, il n'est pas question de le nier. Mais face au marché, il faut des règles. Ces règles doivent respe