Menu
Libération
Interview

Jacques Le Cacheux, de l'Observatoire français des conjonctures économiques: «La BCE bloque la croissance à 3%»

Article réservé aux abonnés
publié le 5 novembre 1999 à 1h48

Jacques Le Cacheux est professeur à l'université de Pau et directeur

des études de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).

La BCE vient d'augmenter son taux directeur de 0,5 point. Est-ce important?

C'est beaucoup. Il faut se rappeler que nous sommes dans une période de taux bas et raisonner en terme relatif: cette augmentation de 0,5 point équivaut à une hausse de 20%.

Mais la BCE dit craindre un retour de l'inflation" La réalité de l'inflation est très inégale dans la zone euro. Elle est inexistante dans la plupart des grand pays. Elle touche plutôt les petits pays ainsi que l'Espagne et un peu l'Italie. Le seul élément général est la hausse du cours du pétrole, mais qui, elle, ne joue pas du tout comme dans les années 70. En fait, les risques sont minimes, tout simplement parce que nous sommes au tout début d'une phase de reprise. Si la BCE réagit à chaque déviation d'un pays de la zone euro, et non pas à la moyenne de l'ensemble, elle va faire n'importe quoi" Mais la BCE parle de crédibilité de la politique" J'ai lu récemment que monsieur Trichet faisait la comparaison avec la conduite automobile. «Si l'on ne tourne pas le volant avant le virage, on se plante», expliquait-il. Il y a un autre moyen de se planter: c'est de tourner le volant en pleine ligne droite. C'est ce qui s'est passé aujourd'hui. Le conseil de la BCE «surréagit» à des événements partiels et aux pressions des marchés. Il aurait mieux fait de demander des mesures budgétaires restrictive