Washington, de notre correspondant.
«Il n'existe aucun avion au monde qui ait démontré sa sûreté sur une aussi longue période que le 767», a déclaré mercredi Phil Condit, le PDG de Boeing, aux journalistes couvrant le Sommet global sur les infrastructures aériennes, à Washington. En dix-huit ans, l'avion sorti des chaînes de l'usine d'Everett (Etat de Washington) n'avait en effet connu qu'un seul accident mortel (en 1991) avant que le vol 990 d'Egypt Air ne s'écrase le 31 octobre au large des côtes américaines, entraînant la mort de ses 217 passagers. La tragédie, dont les causes n'ont pas encore été déterminées, a été un nouveau coup dur pour le premier constructeur aéronautique du monde, qui traverse de sérieuses turbulences. Ses actions à Wall Street ont perdu plus de 6% en une semaine. Et la crise de confiance n'est pas seulement due aux craintes que la tragédie du vol 990 ait été causée par le déploiement accidentel en vol d'un des inverseurs de poussée de l'appareil (Libération du 3 novembre).
Echauffement. Avant même la catastrophe, Boeing avait été accusé de ne pas avoir communiqué aux enquêteurs du National Transportation Safety Board (NTSB, l'agence indépendante de contrôle de la sécurité aérienne) un rapport datant de 1980 sur les problèmes structurels des réservoirs de carburant sur ses 747. Ce rapport, commandité par le Pentagone, avait mis en lumière l'échauffement dangereux des réservoirs centraux par les systèmes de climatisation de l'E-4B, la version militaire