Mercredi, Bercy mettait en Bourse une part du capital de Thomson
Multimédia, vendredi, mouvement inverse, Framatome était renationalisé. Selon le gouvernement, encore tout imprégné de la doctrine Strauss-Kahn, tout cela est très cohérent, puisque issu de la volonté d'assurer l'avenir industriel de ces entreprises.
Framatome est donc, comme annoncé le 29 juillet, retourné dans le giron de l'Etat. Le fabricant de chaudières nucléaires et de connecteurs aura désormais un nouvel actionnaire de référence, la Cogema (34%), associée à l'Etat lui-même (20%), à CEA-Industrie (20%) et au client-partenaire, EDF (10%). Bien au chaud dans le secteur public, Framatome pourra donc traverser «l'hiver nucléaire»: la dernière commande de réacteur nucléaire par EDF remonte en effet à" 1993. La prochaine, si elle devait arriver, attendra certainement l'après-élection présidentielle, soit 2002. Un délai que l'entreprise va mettre à profit pour concrétiser une alliance en bonne et due forme avec Siemens, associé à la conception du réacteur nucléaire du futur, l'EPR. Le schéma évoqué serait une filiale commune regroupant les activités nucléaires de deux entreprises. Mais l'allemand n'y aurait qu'un poids second, environ 30%. Une participation qui tient évidemment compte de la valeur des actifs apportés par chacun, mais qui signifie politiquement beaucoup: c'est l'entreprise française, et donc l'Etat, qui portera le risque social, si jamais les intentions allemandes, suédoises, belges de ne plus ren