Washington, de notre correspondant.
La Grande Dépression a officiellement pris fin, soixante-dix ans après le crash d'octobre 1929 à Wall Street. C'est du moins le sens symbolique que les milieux financiers donnent à la loi sur la modernisation des services financiers, votée jeudi soir par le Congrès et que le président Clinton devrait signer dans les jours à venir. Ce texte «historique», explique le secrétaire au Trésor, Lawrence Summers, «modernise les règles qui régissaient le système financier américain depuis la Dépression et les remplace par des règles adaptées aux exigences du XXIe siècle et de la nouvelle économie».
Cette loi abolit les restrictions imposées en 1933 par la loi Glass-Steagall, qui interdisait aux banques, aux compagnies d'assurances et aux sociétés d'investissement de mélanger les genres. Il s'agit bien d'une véritable révolution qui, prédisent tous les experts, ouvre la voie à une vague de fusions devant, à terme, déboucher sur la création de quelques «supermarchés financiers». Ceux-ci offriront à leurs clients sous un seul toit (ou un seul site Internet") toute la gamme des services financiers de l'émission de carnets de chèques ou de cartes de crédit aux crédits immobiliers en passant par la gestion des portefeuilles d'investissement ou des polices d'assurance. C'est déjà le cas dans bon nombre de pays industrialisés.
Leadership. «Si nous n'avions pas voté cette loi, dit Charles Schumer, le sénateur démocrate de New York, nous aurions couru le risqu