«Les stock-options à la française, c'est un système gagnant à tous
les coups», explique un banquier français. «Ceux qui rentrent dedans savent qu'ils ont toutes les chances de gagner beaucoup d'argent, et dans le pire des cas, d'en sortir sans avoir perdu un franc.» Depuis une quinzaine d'années, les grands dirigeants français ont subtilement détourné la vocation première des options. Normalement, cet élément variable du revenu est censé récompenser au cas par cas les performances des responsables des entreprises et surtout les motiver à faire mieux: en termes de résultats, de stratégie et d'appréciation de l'action. Montants astronomiques. Mais, très vite, le montant des options s'est envolé et la fréquence de distribution s'est accélérée. La croissance en volume d'abord: selon l'Expansion (septembre 1999), le nombre des stock-options distribuées a doublé en trois ans et la valeur de la plus-value potentielle des dirigeants des 40 premières sociétés françaises a progressé de près de 70%. Elle se situerait autour de 45 milliards de francs. «Plus le niveau du salaire est élevé, plus les montants d'options sont importants», ajoute Anne Laurence Guilamila du cabinet Hewitt, spécialisé dans les rémunérations. «Dans les tranches de salaire supérieures à 1 million de francs annuels, les volumes d'options se situent entre 100 à 200% du salaire.» Mais surtout, l'attribution des options s'est véritablement institutionnalisée. «Il y a quelques années, elle était irrégulière. Les dirig