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Libération

Oiseaux et crevettes bouchent l'horizon du port du Havre.Pour l'Europe, le projet d'extension nuit à l'environnement.

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publié le 9 novembre 1999 à 1h51

Le Havre, correspondance.

Remous dans l'estuaire de la Seine. Ses oiseaux migrateurs et ses crevettes grises sont l'objet de toute l'attention de Bruxelles qui épingle à nouveau la France pour être trop peu attentive à ses directives sur la protection de la nature. Résultat: le ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine a reçu fin octobre un courrier fort irrité de Margot Wallström, commissaire européenne chargée de l'environnement. La Commission reproche aux autorités françaises de ne toujours pas préciser la taille ni l'emplacement des surfaces supplémentaires de zone de protection spéciale (ZPS) demandées. Résultat: l'Europe menace d'aligner des amendes et la région normande craint de voir ses aides suspendues. Et le projet d'extension Port 2000 au Havre prend du retard.

Le ministre de l'Equipement Jean-Claude Gayssot a signé la «prise en considération du projet Port 2000 du Havre» le 5 décembre 1998, après l'organisation d'un débat public autour d'un grand projet d'aménagement du territoire, une première en France. L'Etat apporte une enveloppe de 575 millions de francs à ce chantier d'environ trois milliards. Le port envisage donc se s'endetter à hauteur de 1,5 milliard sur vingt ans, de solliciter les collectivités locales, et compte sur l'Europe pour boucler son budget.

Réserve naturelle. Le premier port français de conteneurs anticipe la saturation des installations portuaires existantes et souhaite mieux résister à la concurrence des ports de la mer du Nord. Or, l'