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Libération

Notes alarmistes à vingt jours de Seattle.Le négociateur européen juge «inquiétant» l'état des préparatifs.

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publié le 10 novembre 1999 à 1h53

La conférence de Seattle, qui doit à la fin du mois donner le coup

d'envoi d'une vaste négociation internationale sur le commerce (le millenium round ou cycle du millénaire), peut-elle se terminer par un gigantesque flop? A écouter Pascal Lamy, le commissaire européen chargé du Commerce, le risque n'est pas nul. «La préparation de Seattle est dans un état assez inquiétant», a-t-il déclaré hier en commentant les tractations menées, à Genève, sous l'égide de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), cette «espèce d'ONU de 135 pays qui moulinent du papier».

«Pas présentable». Selon le négociateur européen, «l'état de ce qui est sur la table est à l'heure actuelle franchement pas présentable». L'Europe cherche à obtenir un ordre du jour le plus large possible, incluant non seulement l'agriculture et les services, mais aussi les questions liées à l'environnement, à l'investissement, à la concurrence, à la sécurité alimentaire, aux normes sociales" Faute d'un accord, explique Lamy, des discussions s'ouvriront sur l'agriculture et les services conformément à ce qui avait été décidé à l'issue de l'Uruguay Round en 1994, mais avertit-il, «ce ne sera pas un "round. Car dans un round, on s'engage à conclure».

Deux sujets bloquent les discussions: l'agriculture, thème éternellement polémique, et la question du respect de normes sociales minimales que refusent toujours en bloc les pays du Sud (Inde, Pakistan, Malaisie), qui y voient le début d'un engrenage qui leur serait très défavorable