Londres de notre correspondant
Le champ de bataille est le marché européen du téléphone mobile, l'un des secteurs les plus profitables au monde avec des taux de croissance de 70% par an. La guerre, pour le moment, se joue entre l'allemand Mannesmann et le britannique Vodaphone AirTouch, mais leurs principaux concurrents, les français France Télécom, Bouygues ou Vivendi, les américains SBC ou Bell, sans parler des Japonais, attendent au bord du ring pour entrer dans la bataille qui déterminera l'avenir du secteur. Lundi, Mannesmann a rejeté le projet de fusion amicale présenté par Vodaphone, et, selon les rumeurs courant toutes les Bourses européennes, le britannique devrait lancer, cette semaine, une offre hostile sur l'allemand dépassant les 100 milliards de dollars (630 milliards de francs), la seconde plus grande jamais proposée, qui pourrait faire de la nouvelle entité le plus grand groupe de téléphonie au monde.
Dimanche soir, Chris Gent, le président de Vodaphone, une entreprise seulement fondée en 1985 mais déjà poids lourd de la Bourse londonienne, est allé personnellement proposer son offre à son homologue de Mannesmann, Klaus Esser, à Düsseldorf, siège du conglomérat, qui réunit des intérêts dans la téléphonie mobile et fixe, ainsi que dans l'ingénierie civile. Mais, dans la nuit, Mannesmann faisait savoir que «l'offre était totalement inadéquate». Pour l'allemand, échanger des actions Vodaphone contre une participation dans Mannesmann est insuffisant. Pas assez cher