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Libération

A Béthune, les écoliers font de la marche à pied.Le mouvement des chauffeurs de bus scolaires dure depuis dix jours.

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publié le 17 novembre 1999 à 1h42

Béthune envoyée spéciale

«On en a marre d'être les mendiants de la route.» Près de 80% des chauffeurs des autobus artésiens de la Compagnie des transports Artois-Picardie, chargés des transports scolaires sont en grève depuis dix jours, laissant près de 12 000 élèves sur le carreau. Ils revendiquent une augmentation de salaire: 3 francs de l'heure en plus. La direction n'est prête à leur accorder qu'1,22 franc. Les négociations sont au point mort.

Pour l'instant, les chauffeurs béthunois sont payés au Smic à l'embauche, et 10% de plus pour le doyen qui a 28 ans d'ancienneté. Les chauffeurs considèrent que c'est insuffisant, compte tenu de leurs responsabilités: «On transporte des vies humaines, pas des boîtes de conserve!», s'insurge l'un d'entre eux. D'autant qu'avec le système des «amplitudes», il arrive que la paie se retrouve sous le Smic. Exemple: Gérard, employé aux Autobus artésiens depuis 5 ans. Il prend son service à 6 heures du matin et termine à 18 heures. Entre temps, il aura passé six heures à rouler et six heures à attendre. Des heures non travaillées qui sont rémunérées 25% du Smic. Impossible de prendre un autre emploi, les coupures sont trop courtes.

Ce système, les chauffeurs ne le contestent pas sur le fond. Simplement, ils demandent que soit appliqué l'accord d'entreprise, signé en 1997, qui va avec: un chauffeur qui n'a pas travaillé 169 heures dans le mois ­ ce qui arrive souvent, en période de congés scolaires par exemple ­ doit être payé à plein temps, b