Traumatisée par la chute brutale des prix du pétrole qui, de fin
1997 à début 1999, a plongé dans la détresse économique la plupart de ses membres, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) se remet en question. «L'Opep doit revoir son rôle, ses objectifs et son statut», a déclaré hier à Paris son secrétaire général, le Nigérian Rilwanu Lukman, lors d'un sommet pétrolier international organisé par l'Institut français du pétrole (IFP) et l'hebdomadaire Pétrostratégies.
Alors que les cours du brut remontent en flèche (de 10 à 25 dollars le baril en onze mois) grâce aux limitations de production que se sont imposés les pays producteurs (Opep et non Opep), d'intenses tractations ont lieu actuellement entre les différents membres du cartel. Celui-ci doit-il continuer à influer sur les cours du brut et comment? Le sujet devrait être évoqué aujourd'hui à Riyad (Arabie Saoudite) lors d'une rencontre informelle entre les ministres saoudien, vénézuélien et mexicain du pétrole. Et réponse attendue lors du prochain sommet des chefs d'Etat des pays de l'Opep en mars au Venezuela.
Déjà, un projet est en l'air, poussé par Caracas. Il consisterait à instaurer une «bande de fluctuation» (sorte de serpent monétaire), qui se situerait entre 18 et 22 dollars, pour contrôler la stabilité des cours. Celle-ci pourrait comporter des «mécanismes» permettant de réagir automatiquement au moindre dépassement à la hausse ou à la baisse. Si l'idée de mécanismes est peu prisée des Saoudiens qui