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Libération

Smartville, fragile usine modèle.Dix jours de grève chez des sous-traitants ont mis à mal la production.

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publié le 18 novembre 1999 à 1h41

Il n'y a pas d'usine miracle: c'est sans doute ce que doit penser

DaimlerChrysler, à propos de sa filiale Micro Compact Car (MCC), située à Hambach (Moselle). Chargée de construire la petite Smart, elle est sortie hier matin d'un conflit d'une dizaine de jours. Une poignée de salariés d'un sous-traitant a réussi à asphyxier, jusqu'à hier, la production d'un site employant 1 800 salariés. Et a obtenu des augmentations non négligeables, de 200 à 500 francs mensuels.

Flux tendu. A l'inauguration en grande pompe en octobre 1997, l'usine faisait figure de modèle: autour d'un noyau, MCC, se sont collés une dizaine de sous-traitants, apportant directement sur la chaîne de montage les composants de la voiture à construire. Tout est évidemment censé fonctionner en flux tendu pour produire 400 exemplaires de la Smart par jour. Constructeur et sous-traitants, liés dans la production, partageront un jour les bénéfices.

Cette belle mécanique a donné bien du souci, lorsque le 8 novembre, 70 salariés de Magna Chassis, l'entreprise canadienne qui, en début de ligne, soude les caisses des Smart, se sont mis en grève pour obtenir une augmentation des salaires de 1 500 francs. Sur le site, la plupart des salariés, souvent très jeunes, gagnent le Smic ou un peu plus. Pour mettre du poids dans la balance, ces jeunes ouvriers bloquent le rond point qui commande l'accès à l'usine. Dans des conditions quelquefois délicates, puisqu'un gréviste a été renversé lundi par un automobiliste mécontent.

La grèv