Berlin de notre correspondante

Encore une mégafusion, mais syndicale cette fois. Puisque les entreprises font dans le toujours plus gros, cinq syndicats allemands ont aussi pour projet d'entrer dans le livre des records en formant le plus grand syndicat du monde. Le colosse s'appellera Ver.di, abréviation musicale pour signifier en allemand «syndicat unifié des services», et devrait compter 3,2 millions de membres.

Ses parents sont cinq syndicats qui se partagent actuellement, tant bien que mal, le secteur tertiaire: ÖTV (service public et transports), HBV (commerce, banque, assurances), IG Medien (médias et culture), le syndicat de la poste et le DAG (syndicat des employés). Tous les cinq sont réunis cette semaine en congrès séparés pour fonder une organisation provisoire, chargée de préparer la fusion, qui devrait être effective au printemps 2001.

L'heure est grave, souligne Herbert Mai, le président du plus gros des syndicats à fusionner, l'ÖTV: les cinq doivent prouver qu'«ils ne font pas partie de l'espèce des dinosaures de l'ère industrielle, mais [qu']ils sont en mesure de s'adapter au passage à une société d'information et de service». L'idée est de reprendre l'initiative dans le domaine des services, secteur d'avenir, mais où les syndicats allemands sont traditionnellement les plus mal implantés. Le taux de syndicalisation y est souvent de moins de 20%, contre plus de 35% dans l'industrie. Pis, même dans ce secteur en expansion, les cinq syndicats existants sont en rec