Palaiseau, envoyé spécial.
Le piquet de grève des salariés de Fnac Logistique est bon enfant. Il affronte pourtant un vent coulis bien frais devant la grille du grand bâtiment déserté par les camions: «On est là depuis le 12 novembre, jour et nuit. On se relaye, on dort dans le réfectoire ou on veille devant les braseros.» Leur force est derrière eux, plus un seul camion ne peut se présenter dans le grand bâtiment de la zone industrielle de Palaiseau (Essonne) pour charger livres, cassettes, appareils photo ou micro-ordinateurs.
Dans Paris, les articles commencent à manquer, d'autant que les collègues des magasins parisiens interdisent la livraison par des entreprises extérieures. Une grève tournante de deux heures organisée par l'intersyndicale permet de monter une garde vigilante aux points de livraisons. L'organisation de la Fnac, qui distribue à toutes ses enseignes françaises depuis les trois entrepôts de Massy, Palaiseau et Morangis, est prise en défaut à l'approche du mois de décembre, période qui fournit plus de 30% du chiffre d'affaires des magasins. Menacé de voir sa recette du week-end se réduire à peau de chagrin, la Fnac a demandé au juge de faire évacuer le piquet de grève par la force. Elle a été bien déçue: le président du TGI d'Evry lui a au contraire ordonné de" négocier.
Le rêve du piquet. Et négocier les 35 heures, c'est justement ce que la direction refuse. Enfin pas tout de suite. «La direction compte ouvrir des discussions en janvier à la Fnac Logistique,