Les nouvelles négociations commerciales multilatérales, surnommées
pompeusement «Cycle du millénaire», ont un petit problème d'allumage. A Genève, où se trouve le siège de l'OMC (Organisation mondiale du commerce), la discussion hoquette depuis trois mois. A une semaine du sommet de Seattle, les négociateurs se chamaillent toujours sur l'ordre du jour. «Il se peut que nous y parvenions, mais il se peut que nous ne trouvions aucun accord, le verdict ne sera pas connu avant Seattle», a déclaré Pascal Lamy, commissaire européen au commerce. Ptêt ben qu'oui, ptêt ben qu'non, donc.
Concrètement, une discussion préliminaire se déroule à Genève, entre ambassadeurs des pays membres de l'OMC. Elle porte sur un texte d'une trentaine de pages, la déclaration de Seattle, qui devra être adoptée le 3 décembre par les ministres de 135 pays. Elle donnera le coup d'envoi des négociations qui dureront au moins trois ans. Le conseil général de l'OMC devait se réunir hier pour avaliser ce projet de texte. Mais la réunion a dû être reportée de vingt-quatre heures. Il reste en effet bien trop de «crochets» (passages sur lesquels il n'y a toujours pas d'accord) qui résistent au marchandage. L'agriculture, notamment, continue de faire problème. Les pays du groupe de Cairns (Australie, Brésil, Nouvelle-Zélande") exigent le démantèlement de toutes les subventions aux exportations agricoles. Ils ont l'appui des Etats-Unis, qui subventionnent massivement leur agriculture, mais pas les exportations.
Plusie