Berlin de notre correspondante
Après l'affaire Mannesmann, c'est un deuxième choc frontal pour le capitalisme rhénan: au moins 28 000 emplois sur le carreau dont 17 000 en Allemagne parce que les grandes banques du pays peinent à s'entendre pour sauver l'entreprise Holzmann, numéro 2 du bâtiment allemand. Au moment même où l'Allemagne s'indigne du raid de l'anglo-saxon Vodafone Airtouch contre Mannesmann, c'est une autre «entreprise de tradition» qui menace de tomber, par la faute cette fois-ci de ses dirigeants et des banques nationales.
La direction de Holzmann a dû annoncer hier la mise en faillite de l'entreprise, faute d'avoir pu réunir les 3,3 milliards de marks (11 milliards de francs) qui auraient été nécessaires à un plan de sauvetage. Sur plusieurs de ses 1 200 chantiers actuels en Allemagne, parmi lesquels la construction des immeubles de bureaux du Parlement à Berlin, le travail a cessé. Les ouvriers sont partis spontanément manifester, d'autant plus rageurs qu'ils ont tout tenté pour sauver l'entreprise: le conseil d'établissement, représentatif des salariés, avait proposé de réduire les salaires de 6% et repasser de 38 à 43 heures de travail par semaine, jusqu'en 2001.
Michelin rhénan. «C'est une honte sans pareille, s'étranglait hier le président du conseil d'établissement Jürgen Mahneke. Quatre semaines avant Noël, on laisse tomber 17 000 salariés et leurs familles, sans compter tous les emplois des sous-traitants.» Près de 30 000 d'entre eux sont menacés pa