Depuis 1994, Jacques Dessange avait acquis une certaine réputation à
New York. En cinq ans, le coiffeur français était parvenu à donner à son salon de Park Avenue la French touch que les Américaines apprécient tant. Aujourd'hui, l'image de la compagnie française risque de souffrir quelque peu. Mardi soir, une cour fédérale de Manhattan a annoncé avoir intenté une action en justice contre sa filiale américaine, Jacques Dessange Inc. (JDI) et ses avocats, pour «conspiration en vue de commettre une fraude à l'immigration». Au total, 30 accusations pour «fraude» ont été déposées. JDI est soupçonnée d'avoir fait travailler illégalement une grande partie de ses coiffeurs sur le territoire américain.
La nouvelle a provoqué une vive réaction du côté de la compagnie. Bernard Sagon, président de JDI et porte-parole du groupe Dessange en France, protestait hier de sa «totale innocence et bonne foi». «Nous sommes présents dans une trentaine de pays et, à chaque fois, nous nous conformons aux lois en vigueur, a-t-il déclaré. Notre démarche a été la même aux Etats-Unis. Nous avons pris contact avec un cabinet d'avocats new-yorkais spécialiste des questions d'immigration et ils se sont occupés des visas. A partir de là, nous leur avons fait confiance. Nous avons peut-être péché par laxisme mais pas par volonté de contourner la législation.» Selon l'acte d'accusation, le groupe français avait l'intention d'ouvrir une centaine de salons aux Etats-Unis et «voulait impérativement faire venir