Berlin de notre correspondante
La tornade s'amplifiant, le capitaine monte lui-même sur le pont pour tenter de ramener les éléments déchaînés à la raison. Le chancelier Gerhard Schröder s'est personnellement engagé hier à sauver le groupe Holzmann, numéro deux du bâtiment allemand en faillite (Libération d'hier). Le chancelier entend venir à Francfort-sur-le-Main, ce mercredi, pour convaincre les banques. Sur les plus de 3 milliards de marks (10 milliards de francs) qui manquent pour remettre Holzmann à flot, il n'y plus qu'un «trou de 230 à 250 millions de marks», a expliqué hier le chancelier: on ne peut laisser mourir une entreprise «qui a de la substance» pour une telle somme, plaide-t-il.
Volontariste. Elu l'an dernier sur la promesse centrale de combattre le chômage, Schröder a estimé, après un temps d'hésitation, qu'il ne peut laisser disparaître sans rien faire les 28 000 emplois de Holzmann et plus de 30 000 autres qui en dépendent chez ses sous-traitants. A Berlin, hier, il a reçu le président du conseil d'entreprise de Holzmann, Jürgen Mahneke, qui, désespéré, court de caméra en caméra depuis deux jours pour appeler à l'aide. Une courte apparition aux côtés de ce brave syndicaliste a donné l'image du jour: le chancelier au secours des travailleurs en détresse.
Lundi soir, Schröder avait déjà dépêché à Francfort son ministre à la Chancellerie Hans Martin Bury pour tenter de négocier avec les banques, sans résultats. Le chancelier ne s'est pas pour autant découragé. D'