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Libération

«Ne pas être corvéables à merci».Un collectif de cadres s'est créé en marge des syndicats.

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publié le 24 novembre 1999 à 1h36

La contestation de la loi Aubry serait-elle en train de donner

naissance à une nouvelle forme de syndicalisme? Des syndicalistes d'entreprises industrielles, employant de nombreux cadres, ont créé un collectif contre l'article 5 de la seconde loi Aubry qui prévoit que le décompte du temps de travail pour cette catégorie de personnel se ferait dorénavant en jours, et non plus en heures. En avril, des syndicalistes CFDT, CGC, FO, CGT et CFTC décident alors de s'unir pour prévenir les cadres des dangers de cet article. Une initiative hors des confédérations syndicales, loin des circuits traditionnels de l'action revendicative. «C'est la première fois que l'on arrive à une telle unité, raconte Olivier Deloche (CGC-Pechiney). Quand j'ai entendu parler de cette initiative, j'ai trouvé ça intéressant. Mais il n'a jamais été question de nuire aux confédérations, aux appareils syndicaux.» Le collectif décide d'utiliser massivement l'Internet pour faire passer son message, qui s'adresse en priorité aux cadres des grandes entreprises. «Le problème des cadres est mal perçu hors des entreprises, explique André Martin (CFDT). Le collectif n'a pas de volonté de fractionnisme, nous n'avons pas d'ambitions syndicales. Simplement, il a fallu faire remonter le malaise vers les confédérations qui n'avaient pas bien cerné le problème.» Le collectif ouvre alors un site où figurent des renseignements pratiques sur la réduction du temps de travail ou sur des accords 35 heures déjà signés. Le site,