Après des mois de patience, Bruxelles a ouvert hier une procédure d'infraction contre la France qui n'a pas encore transposé dans son droit national la directive européenne sur l'ouverture à la concurrence de son marché de l'électricité. L'affaire fait d'autant plus mauvais effet que Paris prendra dans huit mois la présidence de l'Union européenne. Depuis une semaine, cette décision était dans l'air. Les quatorze députés et sénateurs de la commission mixte paritaire se sont en effet montrés incapables, le 18 novembre, de s'entendre sur une mouture commune du projet de loi de transposition de la directive électricité. Le poids des communistes, hostiles à l'ouverture du secteur à la concurrence en France, a fortement freiné les velléités d'ouverture des socialistes. Le texte, qui aurait dû être adopté au plus tard le 19 février 1999, ne le sera donc au mieux qu'en février, voire en mars 2000, après le congrès du Parti communiste, avec plus d'un an de retard. Furieuse de ce nouveau report, la commissaire en charge des Energies, Loyola de Palacio, qui espérait jusqu'au bout obtenir gain de cause, a décidé de passer à l'offensive et d'envoyer une lettre de mise en demeure à Paris. «La Commission a été patiente, elle pensait que les choses pourraient se faire avant la fin de l'année. Maintenant, il n'y a plus d'espoir», reconnaît son porte-parole. Il s'en est pourtant fallu de peu que la France rentre dans le rang: elle avait présenté à la Commission un projet de texte législati
L'Europe s'agace des monopoles français.
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publié le 25 novembre 1999 à 1h34
(mis à jour le 25 novembre 1999 à 1h34)
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