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Libération

La grogne de l'Irak fait flamber le baril.Bagdad ayant fermé le robinet, l'Opep est priée de produire davantage.

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publié le 25 novembre 1999 à 1h34

Si les enjeux n'étaient pas aussi importants, la situation serait

cocasse. Il y a un an, les pays occidentaux ne savaient plus quel moyen de pression utiliser pour convaincre les membres de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) de limiter leur production d'or noir afin de faire remonter les cours. Et voilà qu'ils ne savent plus comment faire aujourd'hui pour les persuader de produire davantage. La décision prise lundi par l'Irak de suspendre ses exportations de brut (plus de 2 millions de barils par jour), pour protester contre la volonté de l'ONU de prolonger de quinze jours seulement le programme Pétrole contre nourriture (au lieu de six mois), a provoqué un branle-bas de combat sur un marché pétrolier déjà très tendu par la détermination des pays producteurs à maintenir la discipline qu'ils s'imposent depuis plusieurs mois en limitant leur production. Le baril de brut frôle désormais les 27 dollars (170 F) alors qu'il cotait moins de 10 dollars en décembre dernier. Il est passé d'un excès à l'autre et il n'est pas sûr que la hausse s'arrête là. Entre la reprise de la croissance un peu partout dans le monde, notamment en Asie du Sud-Est (qui redevient consommatrice d'énergie), et l'arrivée de l'hiver dans l'hémisphère Nord (qui va faire grimper le besoin de fioul), toutes les conditions sont réunies pour faire grimper les cours. D'autant que les stocks de pétrole fondent à vue d'oeil. Si le baril atteint les 30 dollars, comme certains le pronostiquent, so