Et si les syndicalistes étaient les «modérateurs» de l'OMC? Dans le
grand forum de Seattle, les organisations de salariés seront peut-être les mieux placées pour établir des liens entre des parties aux intérêts divergents. «On a quelque légitimité à se saisir de la question, explique Jean-François Trogrlic, chargé des questions internationales à la CFDT. Le dialogue Nord-Sud, nous le pratiquons depuis longtemps au sein des organisations syndicales internationales comme la CISL» (Confédération internationale des syndicats libres, qui regroupe la plupart des organisations au niveau mondial).
Droits fondamentaux. Les syndicats seront donc très présents à Seattle, avant et pendant les négociations du forum mondial sur le commerce. Les cinq centrales syndicales françaises (CGT, CFDT, CFTC, FO et CGC) ont signé une déclaration commune demandant que les droits fondamentaux des salariés soient reconnus comme une dimension du commerce mondial. Les organisations syndicales s'appuient sur les «normes sociales fondamentales» définies par l'Organisation internationale du travail (OIT). Parmi celles-ci, l'interdiction du travail des enfants, des prisonniers, mais aussi le droit syndical, le droit de négocier les salaires et les conditions de travail. «Ils doivent être reconnus comme des droits humains fondamentaux, plaide Jean-François Trogrlic, et donc être considérés comme condition du développement durable.» Sur ce sujet, les négociations rendent les syndicats optimistes: la position a