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Libération

Un syndicat américain contre Vodafone.L'AFL-CIO s'oppose à l'OPA sur Mannesmann.

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publié le 25 novembre 1999 à 1h34

Depuis le 19 novembre, la mobilisation est totale au siège de

l'AFL-CIO à Washington. A peine l'OPA hostile de Vodafone sur Mannesmann était-elle annoncée en Europe que John Sweeney, le président de la puissante confédération syndicale américaine, exhortait les gestionnaires de fonds de pension, qui contrôlent 13% du conglomérat allemand, à rejeter l'offre britannique. En une semaine, la position n'a pas changé, bien au contraire, et l'AFL-CIO multiplie les prises de position hostiles à Vodafone. «C'est sûr, cela peut paraître bizarre de voir un syndicat américain dépenser autant d'énergie pour une affaire européenne, précise Bill Patterson, directeur des investissements à l'AFL-CIO, mais cela correspond de plus en plus à la réalité des salariés américains qui investissent leur argent outre-Atlantique à travers des fonds de pension. Nous représentons ceux qui sont affiliés à l'AFL-CIO et, dans ce cas-là, nous considérons que l'offre de Vodafone est nuisible aux intérêts de Mannesmann.» Ces derniers jours, l'AFL-CIO a ainsi pris le soin d'envoyer une lettre de huit pages à tous les gestionnaires des fonds de pension afin de les convaincre du bien-fondé de ses arguments. Le texte est un réquisitoire contre Vodafone, qui s'insurge à la fois contre le prix «trop bas» proposé par la compagnie britannique et contre sa stratégie «minimaliste, articulée autour du seul téléphone sans fil». Surtout, le syndicat américain salue de façon appuyée le modèle de cogestion mis en place p