«Bonjour, ici Mme X de France Télécom, est-ce que vous connaissez
Wanadoo? Oui, mais je suis déjà abonné à un autre fournisseur d'accès Internet. Oui, je sais, vous êtes abonné à Club-Internet. Mais nous faisons une promotion très intéressante en ce moment. Comment savez-vous que je suis abonné à Club-Internet? C'est très simple, je vois sur votre facture que vous appelez souvent le numéro de téléphone de ce fournisseur d'accès.»
Ce témoignage d'utilisateur est l'une des cent pièces composant le dossier à charge de Club-Internet contre France Télécom. En déposant une plainte au Conseil de la concurrence la semaine dernière, ce fournisseur d'accès entend démontrer que l'opérateur public profite de sa position dominante dans le secteur du téléphone dont sa connaissance intime de 33 millions de Français, ses clients pour recréer une situation de monopole dans celui de l'Internet.
L'usager trinque. France Télécom se trouve assaillie aujourd'hui de tous côtés. Par ses concurrents, par l'ART (l'Autorité de régulation des télécommunications). Jusqu'aux collectivités locales qui râlent. Toutes les récriminations convergent vers un état de fait: la concurrence dans le secteur des télécommunications ne fonctionne pas, elle paraît même impossible.
«Vous sortez le monopole par la porte, il revient par la fenêtre», explique Pierre Khalfa, le secrétaire fédéral de SUD PTT. Le syndicaliste tire un bilan pessimiste de l'ouverture à la concurrence: «On nous avait promis innovation et