Ulrich Hocker est directeur de la Deutsche Schutzvereinigung für
Wertpapierbesitz (DSW), la plus grande association allemande d'actionnaires, qui représente plus de 25 000 petits porteurs. Son association a mis au jour les problèmes de Holzmann, en réclamant lors de la dernière assemblée générale un rapport sur les anciens engagements du groupe, lequel a révélé un trou de 2,4 milliards de marks.
Fallait-il sauver Holzmann?
En tant que représentant d'un lobby d'actionnaires, je ne peux pas dire qu'il fallait le laisser mourir: la solution retenue permet de sauver des emplois et une partie de la valeur de l'action. D'un point de vue général en revanche, il est catastrophique que la politique se mêle ainsi de l'économie. Il suffit manifestement en Allemagne d'avoir une taille assez grande, et le soutien des médias, pour obtenir subventions et crédits politiques. C'est grave. Les grandes entreprises sont soutenues, les petites peuvent mourir sans que personne en parle. Personne n'a rien dit quand les entreprises du textile ont fermé. Je me demande ce que le chancelier compte faire face aux prochains cas de dépôt de bilan.
Ce type d'intervention politique est-il vraiment nouveau en Allemagne?
Dans d'autres branches, comme la métallurgie ou les mines, cela s'est déjà fait, pour Krupp par exemple. Pour le bâtiment, c'est nouveau. Sans doute les sociaux-démocrates au pouvoir sont-ils plus sensibles aux appels des syndicats. On croit pouvoir socialiser les pertes. Vous connaissez cela: da