Votre métier consiste à financer des créateurs d'entreprises dans le

domaine de l'Internet. Comment définissez-vous la nouvelle économie qu'ils prétendent construire?

La nouvelle économie se caractérise par une nouvelle matière première ­ l'information ­, par une nouvelle source d'énergie ­ la capacité de traitement de cette information par les ordinateurs ­ et par un nouveau moyen de transport ­ l'Internet. Tout ceci donne lieu à une économie incroyablement féconde, réactive, fluide et économe. Par exemple, lorsque vous faites une promotion dans un supermarché, vous passez des semaines à trier des statistiques pour en étudier l'impact. Avec un site de commerce électronique, il est mesuré automatiquement dès les premiers instants. Et vous pouvez ajuster votre offre immédiatement.

Une économie économe? Pourtant, les entreprises du Net ont des besoins financiers considérables. Et elles sont valorisées en Bourse pour des montants qui semblent hors de proportion avec ce qu'elles représentent.

Au contraire, leurs investissements sont faibles par rapport à ce qu'elles sont en train de construire. En quatre ans, Amazon.com a atteint un chiffre d'affaires de 1,4 milliard de dollars. Il a créé une marque mondiale. Pour un investissement de quelques centaines de millions de dollars. Les valorisations boursières me semblent conformes à ce que ces entreprises représentent. Amazon.com est en passe de devenir l'un des plus gros groupes de distribution au monde. A mon sens, la bulle spéculativ