Le chaos a régné lundi à Seattle, où une alerte à la sécurité a
retardé de plusieurs heures l'ouverture du centre de conférence aux délégations des 135 pays membres de l'Organisation mondiale du commerce. Ce n'est qu'au milieu de la journée que la police a fait ouvrir les portes du bâtiment aux délégations et aux milliers de journalistes chargés de rendre compte des travaux. Ce grand désordre augure mal d'une réunion qui doit se poursuivre jusqu'à vendredi dans une ville déjà paralysée par les embouteillages et où devraient défiler ce mardi plusieurs dizaines de milliers de manifestants anti-OMC.
Le but de la fronde antimondialiste d'aujourd'hui une coalition de syndicats, de groupes écologistes, d'Eglises et d'associations de consommateurs, regroupée sous l'appellation «Le peuple pour un commerce juste» est d'empêcher les délégués de rejoindre le centre de conférences grâce à «des actions de masse et de désobéissance non violente». Le pire pourrait cependant être atteint demain, avec la venue de Bill Clinton et les mesures de sécurité qu'elle suppose. Fidel Castro, en revanche, a finalement fait savoir hier soir qu'il n'effectuerait pas le déplacement.
Lionel Jospin, évoquant hier à Paris la réunion de Seattle, a souhaité qu'elle prenne en compte le «principe de précaution», né de la crise de la vache folle. «La France fera de la reconnaissance explicite du principe de précaution une priorité», a affirmé le Premier ministre devant la très sérieuse Académie des sciences, a